Faits divers – Montauban (82) – Après le coup de filet de la section de recherches, lundi matin
Le «gang des casseurs» de tabac qui aurait à son actif pas moins de 65 vols de bureaux de tabac, parfumeries, magasins de bricolage et de garages auto sur le grand Sud-Ouest entre juin 2013 et septembre 2014, a été déféré, hier matin, devant la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Bordeaux.
Quatre jours de garde à vue pour les prévenus entendus pour association de malfaiteurs et vols en bande organisée
Après 96 heures de garde à vue, ce sont onze des quatorze individus arrêtés sur le département lors du coup de filet de la section de recherches (SR) de Toulouse, ce lundi (notre édition du 14 octobre), qui ont été transférés, dès 6 heures du matin, par un convoi pénitentiaire du Tarn-et-Garonne en Gironde. Représentés par une escouade d’avocats du barreau deMontauban (Mes Laurent Mascaras, Amélie Villageon, Laurence Boyer, Sylvie Piat-Rincon ou encore Imane Krimi-Chabab) qui avait fait le déplacement ainsi que la collaboratrice du cabinet de Pierre Le Bonjour, l’avocate toulousaine Caroline Marty-Daudibertières, les mis en cause présumés ont été directement présentés devant l’un des quatre juges d’instruction de cette juridiction spécialisée dans la délinquance organisée. Pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de l’ancien juge antiterroriste Thierry Fragoni. À tour de rôle, ce dernier a ainsi procédé à l’interrogatoire de première comparution des onze individus. À ce stade de la procédure et à défaut, pour l’heure, de communication tant du parquet de la JIRS et de la SR de Toulouse qui demeuraient résolument muets, il était difficile de savoir le nombre de personnes mis en examen et écroués. Selon toutefois nos informations les onze suspects, tous originaires ou résidents en Tarn-et-Garonne, auraient été mis en examen pour association de malfaiteurs, vols en bande organisée et certains pour recel. Un avis de recherche ayant été lancé pour retrouver un individu ayant échappé aux interpellations du début de semaine, le procureur de la JIRS réclamait la mise en détention provisoire de la majorité des mis en examen afin d’éviter toute concertation. Une décision que le juge des libertés et de la détention aurait suivie.
Ils seraient les auteurs des deux casses du Gamm vert de Castelsarrasin
Concernant le fond de cette affaire à tiroir, elle aurait débuté en juin 2013 après une série de casses de bureaux de tabac sur plusieurs départements de Midi-Pyrénées du Lot au Tarn-et-Garonne sans oublier le Gers et de l’Aquitaine en Lot-et-Garonne et en Dordogne. Des cambriolages également de tronçonneuses notamment par deux fois au Gamm vert de Castelsarrasin, Allegrini à Valence-d’Agen et Caminel à Montaigu-de-Quercy ou des parfumeries. Des vols où les malfaiteurs auraient été rapidement confondus par leur mode opératoire (notre encadré) ; ce dernier étant bien connu du pool d’enquêteurs de la SR et des brigades de recherche de la région. Membre d’un même clan familial appartenant à la communauté des gens du voyage sédentarisés du Tarn-et-Garonne, ce groupe de malfaiteurs est, effet, l’objet d’une étroite surveillance depuis près de 20 ans. On ne compte plus le nombre de cellules dédiées d’enquêteurs qui ont depuis les années 90 à aujourd’hui, filoché des mois et des nuits durant ce véritable gang familial. Les patriarches de cette famille ont, en effet, étaient, jadis, arrêtés pour une série de casses de coffres dans des châteaux (cellule «Chacof 1» et 2 entre 1995-2001), des distributeurs ou agences bancaires (cellule «dabcof» et «asso 46» de 2006-2007). Huit d’entre-eux comparaîtront d’ailleurs la semaine prochaine dans un épais dossier de casses en série de magasins d’optique dont ceux de Montech, Lafrançaise, Grenade et Valence-d’Agen, d’arrachages de distributeurs bancaires parmi lesquels celui de Verfeil et de bureaux de tabac notamment ceux de Cancon (47) et celui de Sorges (24) cambriolé trois fois d’affilée entre février et avril 2013.